parlait-on breton dans les villes ?

Parlait-on breton dans les villes, et même dans les petites villes comme St Pol-de-Léon ?

Dans Marvaillou 7, eun tañva euz brezoneg Bro-Leon de Mikael Madeg, il a un bretonnant de Lambézellec (son père de Guipavas et sa mère de Lambézellec), donc on devait parler breton à la périphérie mais au centre-ville, était-il parlé ?

De même, Hervé Burel écrit dans son livre : Kar ô mam â ouie guelloc'h ar gallek éguet ar brezounec, houman a voa ganet er guéar vrao a Gastel Paol. Parlait-on plus français à Saint Pol au moment de la Révolution française ?

Moi je pense que oui, mais tout dépend de la ville, et puis dans les villes assez grandes y avait des gens venus d'ailleurs qui savaient parler français. Dans les bourgs des petites communes il y avait aussi des gens qui savaient le français: le maire, le médecin, le notaire, etc...
Et puis dans les villes même assez grandes, il y avait aussi un certain nombre de gens venus de la campagne, qui continuaient à parler breton...

Et même en Normandie ! Jean le Dû écrit que les femmes de marins de Plougrescant avaient pris de plus en plus l'habitude d'aller s'installer dans les ports d'attache, et particulièrement au Havre. Ainsi, dans les années 30, il existait une importante communauté trégorroise où l'on pouvait rencontrer des femmes en coiffe du Trégor ainsi que des prêtres bretonnants. Un postier havrais en 1926 avait eu ainsi la surprise d'entendre un jeune marin lui demander en breton : pegement eo an timbr amañ, mar plij ?

Je me doute qu'il y avait une communauté bretonnante de gens venus de la campagne. Mais pour les gens ayant toujours vécu en ville, le breton était-il la langue familiale ?

En Alsace, par exemple, le dialecte n'est pas cantonné à la campagne et pour le platt en Moselle germanophone, cela dépend du milieu social : dans les milieux aisés autrefois, on parlait plutôt le hochdeustch ou allemand standard que le platt.